Dakraz se présente à vous.

[Dakraz]

Approchez-vous étrangers, et venez donc écouter mon histoire et les raisons qui m’amènent à prendre contact avec vous.

Jeune fille, je travaillais dans la ferme familiale, m’attelant aux taches dès les premières lueurs du jour, afin d’aider mon père, blessé lors d’une attaque de conservateurs, le laissant dans un état de quasi invalidité.
Ma mère étant morte en me mettant au monde, je portais en moi la responsabilité de sa mort comme un fardeau.

Le travail des champs devenant difficile durant la pleine saison, mon père dut se résoudre à faire appel à une main d’œuvre étrangère, de passage dans notre village.
Trois hommes se présentèrent à nous, trois frères qui sillonnaient les routes, vivant de petits boulots et de quelques larcins, disaient les rumeurs qui les accompagnaient.
Peu regardant sur ces dernières de par l’importance des récoltes à venir, mon père n’eut d’autre choix que de les engager.
Ils furent hébergés dans la vieille grange, que j’avais soigneusement aménagée. Lors de la visite des lieux, je sentis un malaise s’installer lorsque les regards de ces 3 hommes se posèrent sur moi, plus particulièrement le plus jeune, qui semblait n’avoir jamais approcher une fille d’aussi près… Je n’en parlai pas à mon père, trop heureux à l’idée d’abondantes récoltes grâce à cette main d’œuvre providentielle.

Dès la première nuit, en sortant vérifier l’enclos du bétail suite à une étrange agitation, je fus prise à parti par le plus jeune des 3 frères, qui m’agrippa et m’emmena à l’écart. Me plaquant au sol et m’écrasant de tout son poids, je pus néanmoins m’extirper de son emprise, saisir une grosse pierre et l’asséner sur la tempe de mon agresseur, surpris.
A cet instant, son regard exprimait une incompréhension mélangée à de la peur. Un filet de sang coulait le long de sa joue. Emportée par la rage qui m’envahissait, je le frappai à nouveau… et encore… La raison m’avait quitté, j’étais aveuglée par la colère et la vue de ce sang impur m’enivra.
La violence des coups avait fini, je suppose, par réveiller les 2 autres frères, qui sortirent porter secours au petit dernier mais trop tard.

Je réussis à m’enfuir dans le petit bois, courant sans savoir où, m’écorchant les jambes et les bras, excitée par cet élan de rage qui m’avait envahi.
Au sortir du bois, j’étais en haut de la colline qui dominait notre ferme. Je me retournais enfin, pour voir une colonne de fumée déchirer le ciel.
Les salauds !
Je fus ensuite terrifiée par ce qui arriva sous mes yeux.
Les deux brutes sortirent mon père de la ferme, le traînèrent près du grand chêne, jetèrent une corde par-dessus une grosse branche, et le pendirent. Je n’arrivais pas à réaliser ce qui se passait. Des larmes coulaient le long de mes joues, se mélangeant ainsi aux éclaboussures de sang de ma victime.
A cet instant, dans cette nuit éclairée par une lune immaculée, je pus croiser le regard de mon père, qui me souriait et pus lire sur ses lèvres : « va ma fille, et ne te retourne point ».
La vie quittait mon père pendant que sa ferme tombait en cendres.

Pendant plusieurs jours j’ai erré, jusqu’à cette rencontre avec Érèbe, qui m’invita à le rejoindre pour me prendre sous sa protection.

[Erèbe]

Ah, Dakraz. Enfin! Depuis que je l'ai rencontré, j'avais vu cette lueur dans ses beaux yeux… Pas seulement la séduction dont ton son être se paraît, ni que de l'espoir, mais de la volonté… Elle m'avait impressionné de volonté.

Plus tard, je m'étais laissé conter son histoire tragique… Mais pas irrémédiable. Et elle, je voulais qu'elle nous rejoigne.

- Bonjour, Dakraz. Je vois que tu t'es décidée à nous rejoindre! Très bien. Nous oeuvrerons ensemble pour Tlaloc, alors!

[Nymia]

Je suis heureuse de voir que cet incident ne t'a pas arrêté, Dakraz. Et heureuse que tu ais su tiré des enseignements d'un évènement aussi tragique. Ici, la solidarité n'est pas un vain mot.

[Dakraz]

Une larme coula de nouveau sur les joues de Dakraz, mais cette fois-ci, c'était des larmes de bonheur : celui d'avoir trouvé un nouveau chez-soi...

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